Énorme coup de coeur! La route de Cormac Mccarthy
Je me suis assise, un
soir, sans la moindre envie de lire une œuvre post-apocalyptique. Or, pour
l’école, j’avais le devoir de lire La route de Cormac
McCarthy. Le film me disait quelque chose, je me rappelais vaguement de
l’histoire; un homme, son petit garçon et une route, puis je me suis lancée. Et
je dois vous dire que je n’ai eu d’autre choix que de me laisser emporter par
ce texte tout simplement transcendant.
On se situe dans un
monde post-apocalyptique. Tout n’est plus que cendres. La nature, comme la vie,
furent consumées par une catastrophe quelconque que l’auteur n’explique jamais.
Un homme et son petit voyagent sur la route. Ils n’ont que deux
buts : survivre et aller vers le sud. Là-bas, ils pourront peut-être se
permettre de recommencer à vivre. Le duo possède un caddie remplit (voire ici
l’hyperbole) de vivres, de babioles et d’outils variés. Ils dorment dehors, à
même le sol, dans la noirceur et la froideur de la nuit.
Le roman relate les
péripéties de leur parcours. Ils rencontrent parfois des gens soit calcinés,
soit dangereux. Dans tous les cas, l’homme protège le petit du monde extérieur.
Un revolver à la main, l’homme (qui est aussi son père) est toujours prêt à
faire feu. Des horreurs, ils en voient tous les jours : des hommes
enfermés servant de bétail, un poupon sur une braise prêt à être déguster.
L’horreur. Le cannibalisme et la violence sont devenus la norme. Chaque fois
qu’ils ont de la chance et qu’ils tombent, par exemple, sur un « bunker », ils
repartent vite. S’établir est dangereux, c’est un risque qu’ils ne peuvent pas
se permettre. Ces moments d’optimisme m’ont mis le sourire aux lèvres, pour un
temps. À la fin du récit, ils arrivent en territoire espagnol (du moins, c’est
ce que j’en ai déduit) et s’établissent sur la plage. Pour l’un des membres du
duo, ce sera le dernier campement.
Je crois que ce sont les
personnages qui m’ont le plus frappée lors de ma lecture de cet ouvrage. J’ai
trouvé que l’homme et le petit s’équilibraient parfaitement. En effet, le petit
est un enfant qui, étant donné les circonstances d’un monde dévasté, ne peut
s’offrir le loisir de la naïveté, du plaisir. C’est impressionnant, car il est
profondément lucide devant les tyrannies engendrées par la nouvelle société qui
se reconstruit peu à peu. Lorsqu’il cesse de parler, c’est parce que quelque
chose ne va pas. On sent que le petit a espoir en l’humanité, on sent qu’il a
de très fortes valeurs et qu’il a une bonté naturelle (il ne veut pas tuer
personne, il ne veut pas manger d’animal, il nourrit le vieillard, etc.). Sa
sensibilité est touchante. De son côté, l’homme ne peut se permettre un tel
luxe, puisqu’il a le devoir de protéger son fils. Il se doit de prendre des
décisions et d’être « méchant » dans certaines situations, mais c’est son
devoir de père.
Voilà plusieurs mois que
je n’étais pas tombée sur une œuvre autant dense au point de vue dramatique,
mais en même temps tellement bien écrite. Sans la moindre hésitation, je donne
la note parfaite à ce roman. Non seulement le style est maîtrisé (le rythme à
lui seul en vaut le détour), l’histoire est pertinente, d’actualité, mais les
personnages sont également si attachants. À la fin, j’ai pratiquement versé une
larme (je suis la personne la plus insensible lorsque je lis/écoute des films,
c’était donc une première). Un livre à ajouter immédiatement à votre pile à
lire.
La route
Cormac McCarthy
Points (2008)
251
pages
2 commentaires
J'ai essayé deux ou trois fois de le lire. C'est un de ces romans que je qualifie de "roman de gars". Comme la rage de Hamelin. Comme certains films de cow-boy. Chaque fois que je lis que quelqu'une a aimé, je me demande comment je suis faite pour ne pas y trouver au moins un petit quelque chose.
RépondreEffacerDe mon côté, je ne le qualifierais pas comme « roman de gars », mais plutôt comme un livre qui nécessite une sensibilité particulière. Il n'y a rien de très « brutal » ou encore d'extrêmement sombre dans ce roman. Au contraire, c'est très touchant. La relation entre les personnages se développe tout au long de l'histoire. Je ne lis pas de dystopies généralement, mais je me suis ouverte, le temps d'une soirée, et j'ai laissé le récit faire son chemin jusqu'à moi. Je te conseillerais donc de te laisser aller, tout simplement. De ne pas avoir d'attentes dès le début.
EffacerEn espérant que ce commentaire ait pu t'éclairer,
Megan