Déception: Polatouches de Marie-Christine Bernard

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Polatouches de Marie-Christine  Bernard

Je ne vous mentirai pas; j’étais impatiente de recevoir le roman Polatouches de Marie-Christine Bernard publié en mars dernier aux éditions Stanké. Il y a quelques mois, alors que les communiqués de presse des livres à paraître à l’hiver 2018 sortaient tranquillement, je l’avais repéré et je m’étais empressée d’en réserver un exemplaire. Dès sa réception, sans tenir compte de mon imposante pile-à-lire, je me suis ainsi lancée à la découverte de ce récit. Et, bien honnêtement, je suis déçue. Déçue du manque de recherche en ce qui a trait au style de ce roman, déçue du développement des personnages et de l’aspect un peu trop stéréotypé de l’ensemble. Bref, mon expérience de lecture ne fut pas exceptionnelle malgré que j’en ai tiré quelques bons passages.

Polatouches, c’est le récit d’un couple de femmes, Stéphanie et Josée, qui, peu à peu, s’effrite. Josée désire éperdument avoir des enfants, s’afficher en public et, dans un avenir très proche, se marier. De son côté, Stéphanie n’est même pas encore sortie du placard (ou du « garde-robe » comme c’est écrit dans le roman) et est très effrayée de la réaction qu’aura ses parents chrétiens s’ils apprennent la chose. Sur un coup de tête, Stéphanie part vivre au chalet de ses parents, question d’être seule et de reconsidérer son couple qui l’étouffe un peu trop. À noter qu’elle est professeure et que sa conjointe est infirmière. Elles vivent sur une réserve et côtoient donc beaucoup d’autochtones. Josée a d’ailleurs des origines cries qu’elle refoule pourtant.

Plus le récit avance, plus la trame narrative change. On passe d’une romance entre un couple homosexuel, qui a de la difficulté à s’affirmer dans un petit village, à un suspense à la limite du fantastique plutôt sorti de nulle part. En effet, les voisins vivant près du chalet de Stéphanie s’invitent quelques fois chez elle. Stéphanie ressent un malaise face à ces derniers sans toutefois en connaître l’origine. Parallèlement à cela, on suit la vie de Josée, infirmière, à l’hôpital. Elle guérit notamment une jeune Channelle d’une morsure qui semble humaine. Vers le centre de l’ouvrage, les histoires de Josée et de Stéphanie se croisent. On comprend donc que les voisins de la protagoniste sont beaucoup plus qu’étranges et qu’ils commettent des crimes graves. Ils seraient des Wendigos, créatures mythiques selon les croyances des peuples autochtones du Canada. Stéphanie est en danger. Josée, à l’aide des membres de la réserve, se mettent à sa recherche dans le but de la secourir.

Comme vous l’avez certainement remarqué, le but du roman change du tout au tout dès que l’on entame la seconde moitié. On perd l’aspect psycho-social qui vise à dénoncer certains stéréotypes (de façon plus ou moins maladroite) et on se retrouve à baigner dans une œuvre pseudo-fantastique peuplée de créatures mythiques. Étrangement, c’est la seconde partie qui m’a le plus touchée, puisqu’elle me permettait d’en apprendre un peu plus sur la culture amérindienne et sur leurs mythes. De plus, le rythme s’accélérait, la lecture était donc moins redondante.

En tout et pour tout, je n’ai pas vraiment apprécié Polatouches de Marie-Christine Bernard. J’ai trouvé que l’ensemble de l’œuvre manquait de profondeur, que les personnages remplissaient trop des standards et qu’il manquait de fil conducteur.

Polatouches
Marie-Christine Bernard
Stanké (Groupe Librex : 2018)
232 pages

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