­

Critique de la société: La ferme des animaux de George Orwell

by - 11 h 53 min 00 s

La ferme des animaux de George Orwell

George Orwell n’est nulle autre qu’une figure d’importance en ce qui concerne la littérature engagée socialement. On le sait, par son imposant 1984, toujours autant d’actualité (et même plus!) que lors de sa toute première parution, Orwell déconstruit notre perception de la société dans laquelle on s’immisce pour nous en faire voir sa vraie nature, ses conséquences parfois désastreuses. Cet écrivain prisé a su habilement jouer avec mon esprit notamment lors de la lecture de La ferme des animaux, paru en 1945. Ce court texte se rapprochant, à mon avis, de la nouvelle, mélange une panoplie d’effets de style (dont la personnification et l’analogie) pour passer un message fort : la notion d’égalité chez l’homme.

La ferme des animaux commence alors qu’un groupe d’animaux habitant tous sur La ferme du Manoir se révolte contre celui qui la possède, Mr. Jones. Ils ne souhaitent plus être asservis à ce régime de terreur où les animaux sont exécutés, maltraités et exploités par des hommes se croyant supérieurs. C’est ainsi que, sous le chant de Bêtes d’Angleterre, la petite cohorte de cochons, chevaux, vaches, lapins, poules et rats se soulèvent et renversent l’autorité. Ils se voient désormais libres; le territoire de la ferme leur appartenant maintenant. Jusque-là, la révolution va bon train, des commandements sont établis (ex : Quatre pattes, oui. Deux pattes, non) et respectés. Pendant un certain moment, une forme d’anarchie douce, sans violence, règne sur le pâturage. Or, comme on peut s’y attendre dans de telles circonstances, un groupe plus instruit, plus brillant que le reste des bêtes prend peu à peu le pouvoir, contournant les règles subtilement pour finir par acquérir un total contrôle de leurs concitoyens, esclaves en devenir. La célèbre citation tirée de ce roman représente à merveille l’ensemble de l’œuvre, ce qu’elle tend à exprimer:

Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. p. 144

Les résidents de La ferme des animaux, sans grande surprise, se prennent à envier le passé tel qu’il était du temps de Jones. Orwell a la plume plutôt pessimiste, c’est vrai. Il nous montre que quoi que l’on fasse, l’égalité entre hommes (ou bêtes) doués de raison est impossible. Que celle-ci mènera toujours involontairement à une situation de pouvoir et de faiblesse entre les individus.

Ce livre porte définitivement son lecteur à réfléchir. Il nous fait remettre en question nos valeurs et notre perception de la société. Naissons-nous réellement tous égaux ? Bien-sûr que non. Nos prédispositions sociales entrent en jeu (race, pays d'origine, handicaps, etc.). En ce qui concerne le style, j’ai trouvé qu’il y avait dans la façon d’écrire d’Orwell une ressemblance assez marquée avec celle de Steinbeck (un de mes auteurs favoris). Je recommanderais cet ouvrage aux amateurs de classiques comme à ceux qui se cherchent un livre instructif, mais plaisant à lire.

La ferme des animaux
George Orwell
Folio (1945)
151 pages

Vous pourriez aussi aimer

1 commentaires