Critique de la société: La ferme des animaux de George Orwell
George
Orwell n’est nulle autre qu’une figure d’importance en ce qui concerne la
littérature engagée socialement. On le sait, par son imposant 1984, toujours autant d’actualité (et
même plus!) que lors de sa toute première parution, Orwell déconstruit notre
perception de la société dans laquelle on s’immisce pour nous en faire voir sa
vraie nature, ses conséquences parfois désastreuses. Cet écrivain prisé a su
habilement jouer avec mon esprit notamment lors de la lecture de La ferme des animaux, paru en 1945. Ce
court texte se rapprochant, à mon avis, de la nouvelle, mélange une panoplie d’effets
de style (dont la personnification et l’analogie) pour passer un message fort :
la notion d’égalité chez l’homme.
La ferme des animaux commence alors qu’un
groupe d’animaux habitant tous sur La
ferme du Manoir se révolte contre celui qui la possède, Mr. Jones. Ils ne
souhaitent plus être asservis à ce régime de terreur où les animaux sont exécutés,
maltraités et exploités par des hommes se croyant supérieurs. C’est ainsi que, sous le chant de Bêtes d’Angleterre, la
petite cohorte de cochons, chevaux, vaches, lapins, poules et rats se soulèvent
et renversent l’autorité. Ils se voient désormais libres; le territoire de la ferme leur appartenant maintenant. Jusque-là, la révolution va bon train, des commandements sont
établis (ex : Quatre pattes, oui. Deux
pattes, non) et respectés. Pendant un certain moment, une forme d’anarchie
douce, sans violence, règne sur le pâturage. Or, comme on peut s’y attendre
dans de telles circonstances, un groupe plus instruit, plus brillant que le
reste des bêtes prend peu à peu le pouvoir, contournant les règles subtilement
pour finir par acquérir un total contrôle de leurs concitoyens, esclaves en devenir.
La célèbre citation tirée de ce roman représente à merveille l’ensemble de l’œuvre,
ce qu’elle tend à exprimer:
Tous les animaux sont
égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. p. 144
Les
résidents de La ferme des animaux,
sans grande surprise, se prennent à envier le passé tel qu’il était du temps de
Jones. Orwell a la plume plutôt pessimiste, c’est vrai. Il nous montre que quoi
que l’on fasse, l’égalité entre hommes (ou bêtes) doués de raison est
impossible. Que celle-ci mènera toujours involontairement à une situation de pouvoir
et de faiblesse entre les individus.
Ce
livre porte définitivement son lecteur à réfléchir. Il nous fait remettre en
question nos valeurs et notre perception de la société. Naissons-nous réellement tous égaux ? Bien-sûr que non. Nos prédispositions sociales entrent en jeu (race, pays d'origine, handicaps, etc.). En ce qui concerne le
style, j’ai trouvé qu’il y avait dans la façon d’écrire d’Orwell une
ressemblance assez marquée avec celle de Steinbeck (un de mes auteurs favoris). Je recommanderais cet ouvrage aux amateurs de classiques comme à ceux qui se
cherchent un livre instructif, mais plaisant à lire.
La ferme des animaux
George Orwell
Folio (1945)
151 pages
1 commentaires
Merciii
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