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Touchant récit: Night écrit par Elie Wiesel
Récipiendaire du prix
Nobel de la Paix en 1986, Elie Wiesel n’a pas eu une jeunesse des plus
joyeuses. Né en 1928 à Sighet en Transylvanie, c’est la Seconde guerre mondiale
qui façonnera ses jeunes années et son rapport à la vie en général. Night, de cet auteur, nous introduit
bien à toute la souffrance qu’aura vécu cet adolescent sous le régime nazi. Déportation,
ghettos, camp de concentration (Auschwitz, Buchenwald et Birkenau), régime de
terreur : vous voyez le genre. On dit de ce récit (car il n’a rien de
fictif) qu’il doit être lu en premier si l’on souhaite comprendre l’ensemble de
l’héritage littéraire que nous a laissé Wiesel.
Night nous plonge dans l’ambiance terrifiante de la
Deuxième guerre mondiale. Dans une plume fluide et des chapitres courts, l’écrivain
nous transporte à ses côtés lors des pires années de sa vie. D’abord, ne
croyant pas que les Allemands seraient en mesure de se rendre en leurs territoires
d’ici la fin de la guerre, les habitants du petit village de Wiesel se fermèrent
les yeux quant à la possibilité d’être déporté. Or, plus le temps passe, plus
la menace plombe. Des ghettos sont formés, les Juifs dépossédés de leurs biens
et entassés. Après quelques semaines, on annonce la fermeture de ceux-ci, tous
seront envoyés dans des camps, puis triés sur place. Un long voyage en train, inhumain,
sans assez d’eau et de nourriture, s’ensuivra. À leur arrivée à destination,
mère et filles sont séparées du jeune Elie et de son père. Seul leur instinct
de survie leur sera utile à partir de ce moment, où chaque minute est un combat
contre la mort.
Lue en anglais, cette
œuvre que j’ai beaucoup appréciée m’a fortement remuée. Les romans sur l’antisémitisme
sont nombreux, mais les récits, un peu moins. L’immersion dans ce monde d’horreur
et d’inhumanité fut complète. Également, étant assez religieux, Wiesel mentionnait,
tout au long de son texte, Dieu, Judah, etc. Il récitait parfois des prières et
faisait beaucoup allusion à sa foi. Ces parties qui, honnêtement, me
rejoignaient moins, étaient pourtant très utiles à l’avancement de l’histoire.
En effet, Wiesel, bien malgré lui et selon les circonstances terribles dans
lesquelles il prenait place, perdait parfois confiance en Dieu. Il arrivait mal
à croire comment un être tout puissant pouvait laisser se faire autant de
cruautés. Cette ambivalence fut présente du début à la fin. J’ai trouvé que cet
enjeu ajoutait beaucoup au personnage.
En tout et pour tout,
Night n’est pas une lecture légère. C’est
lourd, c’est triste, c’est touchant, mais c’est vrai. Wiesel le répète à
plusieurs reprises dans ses livres et dans ses discours : le plus
important, c’est de ne pas oublier. Oublier, pour lui, c’est être coupable. Il
veut non seulement se rappeler, mais agir. Agir pour le bien de tous.
« And that is why I
swore never to be silent whenever and wherever human beings endure suffering
and humiliation. We must take sides. Neutrality helps the oppressor, never the
victim. »
Night
Elie Wiesel
Hill & Wang publisher (2006)
120 pages
1 commentaires
une lecture qui a l'air dure, mais nécessaire!
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