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Touchant récit: Night écrit par Elie Wiesel

by - 09 h 44 min 00 s

Night d'Elie Wiesel

Récipiendaire du prix Nobel de la Paix en 1986, Elie Wiesel n’a pas eu une jeunesse des plus joyeuses. Né en 1928 à Sighet en Transylvanie, c’est la Seconde guerre mondiale qui façonnera ses jeunes années et son rapport à la vie en général. Night, de cet auteur, nous introduit bien à toute la souffrance qu’aura vécu cet adolescent sous le régime nazi. Déportation, ghettos, camp de concentration (Auschwitz, Buchenwald et Birkenau), régime de terreur : vous voyez le genre. On dit de ce récit (car il n’a rien de fictif) qu’il doit être lu en premier si l’on souhaite comprendre l’ensemble de l’héritage littéraire que nous a laissé Wiesel.

Night nous plonge dans l’ambiance terrifiante de la Deuxième guerre mondiale. Dans une plume fluide et des chapitres courts, l’écrivain nous transporte à ses côtés lors des pires années de sa vie. D’abord, ne croyant pas que les Allemands seraient en mesure de se rendre en leurs territoires d’ici la fin de la guerre, les habitants du petit village de Wiesel se fermèrent les yeux quant à la possibilité d’être déporté. Or, plus le temps passe, plus la menace plombe. Des ghettos sont formés, les Juifs dépossédés de leurs biens et entassés. Après quelques semaines, on annonce la fermeture de ceux-ci, tous seront envoyés dans des camps, puis triés sur place. Un long voyage en train, inhumain, sans assez d’eau et de nourriture, s’ensuivra. À leur arrivée à destination, mère et filles sont séparées du jeune Elie et de son père. Seul leur instinct de survie leur sera utile à partir de ce moment, où chaque minute est un combat contre la mort.

Lue en anglais, cette œuvre que j’ai beaucoup appréciée m’a fortement remuée. Les romans sur l’antisémitisme sont nombreux, mais les récits, un peu moins. L’immersion dans ce monde d’horreur et d’inhumanité fut complète. Également, étant assez religieux, Wiesel mentionnait, tout au long de son texte, Dieu, Judah, etc. Il récitait parfois des prières et faisait beaucoup allusion à sa foi. Ces parties qui, honnêtement, me rejoignaient moins, étaient pourtant très utiles à l’avancement de l’histoire. En effet, Wiesel, bien malgré lui et selon les circonstances terribles dans lesquelles il prenait place, perdait parfois confiance en Dieu. Il arrivait mal à croire comment un être tout puissant pouvait laisser se faire autant de cruautés. Cette ambivalence fut présente du début à la fin. J’ai trouvé que cet enjeu ajoutait beaucoup au personnage.

En tout et pour tout, Night n’est pas une lecture légère. C’est lourd, c’est triste, c’est touchant, mais c’est vrai. Wiesel le répète à plusieurs reprises dans ses livres et dans ses discours : le plus important, c’est de ne pas oublier. Oublier, pour lui, c’est être coupable. Il veut non seulement se rappeler, mais agir. Agir pour le bien de tous.

« And that is why I swore never to be silent whenever and wherever human beings endure suffering and humiliation. We must take sides. Neutrality helps the oppressor, never the victim. »

Night
Elie Wiesel
Hill & Wang publisher (2006)
120 pages

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