Les familles combattent le fascisme!
À la suite d’une
petite commande en ligne auprès des éditions Le Quartanier, j’ai reçu non pas
un, mais deux livres ! Un petit cadeau pour se faire pardonner leur retard ! À
mon grand bonheur ! Puisque la lecture de La
maison pâle de Luke McCallin est assez longue, je vous offre cette semaine
ma chronique de la nouvelle Les familles
combattent le fascisme ! d’un auteur canadien anglophone nommé Jacob Wren.
Une belle découverte pour moi qui ne connaissait pas du tout cet auteur.
Ce très court récit d’une
cinquantaine de pages se lit d’une traite (19 minutes de lecture intense dans
mon cas). On y raconte l’histoire d’une famille accueillant un théoricien du
complot à leur domicile. Pourquoi ? On ne le sait pas. Celui-ci vit avec
eux. Il participe à quelques conversations, toujours pour démontrer son
mécontentement ou pour exposer son avis sur certains sujets relatifs à la
politique. Le capitalisme d’aujourd’hui serait le fascisme de demain. Ses
opinions diverses et tranchantes alimentent les argumentations au sein de la
famille. Puis, un jour, il disparaît. Un coup de téléphone au père nous apprend qu’il se sent poursuivi. Cet être sans nom, cet être anonyme,
mentionne une camionnette blanche. Il est persuadé qu'il a été mis sur
écoute et qu’il est en grand danger. Sans plus de nouvelles de sa part, la famille l'oubli petit à petit.
La fille part vivre
en Europe, prétendant s’y sentir plus en sécurité. Les parents restent, mais cachent
leur argent craignant l'effondrement des
banques. Un jour, ils apprennent que leur fille est à New York. Qu’y fait-elle
? En fait, une idée germe dans sa tête. Se présenter aux élections. Elle qui ne
s’est pourtant jamais réellement intéressé à cet univers. Parallèlement, l’homme
disparu, toujours paranoïaque, craint encore cette fameuse camionnette. Ce
récit se termine sur cet authentique personnage prenant son courage à deux
mains et décidant d’affronter sa peur : s’approcher du véhicule, aborder
les conducteurs aux lunettes fumées et objectivement leur demander s’il peut
voir ce qui se cache dans leur camionnette.
Le Quartanier m’impressionne
toujours par la qualité, l’intensité et l’originalité des textes qu’elle publie.
J’ai trouvé que cette nouvelle portait à la réflexion quant au capitalisme et à
ses effets. Dans un sens, l’argent, lui seul, dirige ce système. Ainsi, cela
accorde uniquement du pouvoir à ceux qui en possèdent. Il est donc possible de
tomber dans des excès et peu à peu, le fascisme a la chance de se tisser une place au sein de notre
société. On retrouve également dans ce livre une vision intéressante de la paranoïa
croissante vécue par les pays occidentaux. Toujours à craindre le pire, à croire
aux théories les plus farfelues et à s’empêcher de vivre au profit de ouï-dire
improbables. Comme on peut le voir dans cet écrit de Jacob Wren, la peur ne
mène à rien sauf à notre perte. On doit faire face à l’inconnu la tête haute et
voir les choses pour ce qu’elles sont plutôt que pour ce que nous croyons qu’elles
pourraient être.
En résumé, je suis
bien heureuse d’avoir reçu cette petite nouvelle en cadeau avec Ristigouche d’Éric Plamondon que je vous
présenterai éventuellement sur le blogue. Pour les amants de lecture
instructives et légères !
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Les familles combattent le fascisme !
Jacob Wren
Le Quartanier (2013)
48 pages
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